L’Afrique est le continent de l’avenir du monde et sa principale force est sa jeunesse (1). La part des 15-24 ans représente 60 % de la population du continent (2), et à l’horizon 2050, il est estimé que 35% de jeunes du monde seront africains (3). Mais l’Afrique est aussi le continent qui compte le plus de chômeurs avec un taux estimé à plus de 40 % de la population active (4). L’une des principales faiblesses de l’Afrique reste donc l’emploi et plus précisément celui des jeunes.
Des études menées dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali, Sénégal, Togo) indiquent que l’inadéquation entre formation et emploi demeure une préoccupation majeure. Il apparait un véritable déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi qui ne permet pas de répondre aux besoins de main d’œuvre des entreprises. Ce déséquilibre se manifeste par des offres d’emploi non-satisfaites en raison de qualifications et de profils inadaptés, ou indisponibles localement sur le marché du travail. On peut relever quelques facteurs explicatifs à cette situation :
Les parcours d’enseignement technique et de formation professionnelle (EFP) ont un grand rôle à jouer dans l’insertion professionnelle et la lutte contre la précarité. C’est le sens de nombreuses initiatives et des actions des gouvernements, en collaboration avec les secteurs privés, pour trouver des réponses adaptées à cette problématique.
Dans ce sens, on observe quelques réformes intervenues au niveau des ministères en charge des filières professionnelles et techniques dans certains pays de la sous-région pour améliorer le taux d’employabilité des demandeurs d’emploi sur le marché du travail. C’est le cas par exemple du programme Skills for Youth, lancé à l’Université de Lomé au Togo en 2022 et qui vise à pallier à cette question cruciale de l’employabilité des jeunes. Ou la Côte d’Ivoire qui souhaite que « la transformation structurelle de son économie soit créatrice de plus d’emplois pour les jeunes diplômés ». Dans cette vision, elle a créé une Ecole de la 2è chance et une Académie des talents pour permettre la formation pratique en entreprise afin de renforcer les compétences et aptitudes des apprenants». Ou encore le Sénégal qui réforme ses offres de formation professionnelle pour les adapter aux besoins de son économie par la création d’un Conseil national de l’éducation et de la formation (7).
En dépit de toutes ces actions, la problématique de l’adéquation Emploi-formation demeure encore une préoccupation du continent africain, en raison notamment du caractère disparate de nombreuses initiatives prises et de la faible synergie d’actions en matière d’emploi et de formation professionnelle qualifiante. La formation représentant donc un défi à relever pour renforcer l’employabilité des jeunes africains par l’orientation vers des filières adaptées au marché du travail et vers des métiers de demain.
Ce Forum international de Lomé s’inscrit dans cette dynamique de pallier ces faiblesses et satisfaire les besoins des entreprises en matière de formations et de compétences nouvelles pour les métiers d’avenir. Il vise aussi à accélérer la mise en œuvre de nouvelles formations professionnalisantes avec l’appui des partenaires du Nord.